Alors que la cession de Biogaran déchaîne les passions, le projet d’externalisation d’Opella, la filiale qui regroupe les activités OTC et de santé grand public de Sanofi, profite de ce vacarme médiatique pour passer sous les radars. Selon nos informations, l’opération pourrait « être conclue d’ici à la fin de l’année 2024, au plus tard début 2025 », déplore Fabien Mallet, le coordinateur CGT de la big pharma française.
« Il s’agit pourtant d’un très gros morceau qui met aussi en jeu des questions de souveraineté sanitaire », poursuit le responsable syndical qui rappelle qu’Opella assure la production du Doliprane, l’un des médicaments emblématiques de la pharmacopée qui a cruellement manqué par la crise sanitaire. Opella est aussi un poids lourd économique avec un CA d’environ 5 Md€, près de 11 000 salariés dans le monde et deux usines en France, à Compiègne (60) et à Lisieux (14) (ci-dessus), qui emploient respectivement 400 et 300 salariés.
Soit l’activité « sera cédée à un investisseur, probablement à un fonds, soit ce projet donnera lieu à une IPO avec maintien d’une minorité de blocage, sur le modèle de ce qui a été mis en place pour Euroapi », indique Michel Histe, le coordinateur CFE-CGC de Sanofi. La prévision n’est pas sans fondement. Plusieurs sources proches du dossier nous confirment que des fonds – les noms de Blackstone, de KKR, de CVC Capital Partners, de Clayton Dubillier & Rice et d’Advent, mais aussi celui de PAI Partners – l’ex-Paribas Affaires Industrielles –, sont régulièrement évoqués. Ces prétendants auraient engagé des discussions avec le board de Sanofi : une première estimation de la valorisation des actifs concernés, de l’ordre de 20 Md€, servirait de base à ces préliminaires.
